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Succès mais aussi défis spatiaux pour l’avenir de l’Occident

C’était en septembre dernier, le challenger Space X a subit un revers dont on pouvait penser qu’il ne se redresserait pas. Rien de tout cela semble t-il car les échecs, si les causes sont patiemment analysées, peuvent constituer des atouts. C’est pour le moins ce sur quoi table Elon Musk le patron de Space X qui pense pouvoir procéder à un nouveau tir de sa fusée Falcon 9 dès décembre 2016. C’est déjà demain.

Dans cette attente, on se doit de saluer les succès de nombre de missions spatiales qui se sont déroulées en cette fin d’année, au moins durant ces dernières semaines.

Les chiffres « ronds » sont à l’honneur

Bien évidemment c’est le départ pour la station spatiale internationale (ISS) du 10ème astronaute français, Thomas Pesquet, qui a tenu le haut du pavé. Une mission, la 50ème du genre, à être lancée du pas de tir de Baïkonour au Kazakhstan le 17 novembre et qui a permis à trois membres d’équipage (le Français, le Russe Oleg Novitskiy et l’Américaine Peggy Whitson de s’arrimer deux jours plus tard à la station spatiale.

C’est un défi incroyable car depuis plus de 15 ans maintenant des humains vivent en permanence dans cette station spatiale dont les modules sont venus de presque tous les continents et dont les expériences sont essentielles à l’avenir de nos pays. Cette mission, la 50ème , est programmée pour durer au moins 4 mois au cours de laquelle Thomas Pesquet mènera une cinquantaine d’expériences scientifiques mises au point par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et le Centre National d’Études Spatiales (CNES).

De son côté, Arianespace a procédé à partir du centre spatial européen de Kourou au lancement d’Ariane 5 le 17 novembre. Un lancement doublement couronné de succès puisque c’était le 75ème tirs réussi d’affilé de la fusée européenne qui, de plus, a permis de mettre en orbite 4 satellites du réseau de positionnement européen Galiléo. Les 4 satellites postés sur une orbite à 23 522 km d’altitude seront opérationnels d’ici la fin de l’année. De quoi rendre indépendante l’Europe qui se repose actuellement sur le GPS (Global Positioning System) américain.

Aucun répit en ce mois de novembre puisque de son côté les Américains ont procédé au lancement le 19 novembre d’une fusée Atlas, ceci à partir de Cape Canaveral en Floride. Un tir, le 100ème pour le programme EELV (Evolved Expendable Launch Vehicle), qui a permis de mettre en orbite le satellite météorologique GOES-R qui donne aux Etats-Unis la capacité de détecter avec une précision inégalée la formation de tempêtes au dessus du continent nord-américain.

Tous ces succès rencontrer par des pays qui comptent de nombreuses années de vocation spatiale ne doivent pas occulter l’arrivée de concurrents notamment en provenance de pays tels que l’Inde et la Chine. Deux pays qui font des avancées remarquées dans le Landerneau spatial.

L’Asie en embuscade

En lançant le 18 octobre dernier le vaisseau Shenzhou 11, la Chine fait un nouveau pas essentiel dans sa quête à poser un vaisseau habité sur le sol lunaire. Deux taikonauts (terme usuel pour désigner des cosmonautes ou astronautes chinois), Chen Dong et Jing Haipeng, ont donc porté à 12 le nombre de Chinois envoyés dans l’espace par un lanceur chinois et à partir d’un pas de tir national.

Ainsi que le rapporte l’agence Bloomberg, le lancement par la Chine de la capsule Zhenzhou 10 représente un pavé dans la mare des américains, mais aussi des européens. Car non seulement l’objectif visé à terme est la Lune, mais aussi Mars convoitée par les occidentaux.

Il apparaît selon les sources américaines que la Chine est le plus important compétiteur de la NASA. On peut en dire de même de l’ESA.

Le plan à 5 ans du gouvernement chinois doit aboutir, dans le domaine du développement, à des technologies avancées capables de rivaliser avec les technologies occidentales. Cela concerne les semi-conducteurs mais aussi les logiciels qui devront être produits en Chine et non plus acquis auprès d’industriels étrangers d’ici à l’horizon 2015.

C’est pourquoi le gouvernement central de Pékin a décidé d’accélérer les investissements dans les sciences spatiales pour les porter à 4,7 milliards de yuans (644 M€) pour la période 2011-2015 à au moins 15,6 milliards de yuans (2,1 Md€) sur la période 2026-2030. Certes ce budget est moins élevé que ce que consacre la NASA (environ 5,3 Md€) mais suffisamment pour inquiéter le gouvernement de Washington, d’autant plus en cette période d’incertitudes concernant les priorités du président élu qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2017.

La Chine n’a pas caché non plus son intention de construire sa propre station spatiale, d’aller se poser sur la Lune et sur Mars le tout avant 2022, cela alors même que la NASA a mis fin à ses missions avec sa navette spatiale et qu’elle a abandonné le projet de retourner sur notre satellite naturel qu’est la Lune. Ces activités reposent donc essentiellement sur l’ISS dont la fin de vie est programmée à ce jour pour 2014.

Les défis arrivent donc de tous les coins du Monde, tant pour le lancement de satellites, que pour l’exploration humaine de l’espace. Des défis auxquels les américains ne sont pas les seuls à être confrontés. L’Europe aussi doit faire front. Pour cela, au moins pour le lancement des satellites, le programme Ariane 6 a été sanctuarisé par l’Europe. Il nous fallait bien cela.

Nicole Beauclair pour AeroMorning

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