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Défi énergétique et finance

Les énergies renouvelables sont économiquement fiables à long-terme mais comment lèverons-nous les fonds nécessaires ? Le monde sort actuellement de la pire crise financière depuis des générations et plusieurs pays en ressentent encore les effets. Les gouvernements s’emploient à réduire les déficits budgétaires. Les banques rechignent à accorder des crédits. Les financiers cherchent des investissements plus sécurisés. Les budgets des foyers sont déjà mis à rude épreuve. Ce n’est pas le moment de réfléchir à une dépense additionnelle de 1 trillion € par an. Mais c’est ce que nous devons trouver maintenant si nous voulons effectuer la transition vers une fourniture totale d’énergie à base de renouvelables en 2050. L’investissement sera profitable littéralement à long-terme. En 2050, nous économiserons presque 4 trillion € chaque année selon l’analyse d’Ecofys en comparaison d’un scénario de statu quo. De plus, il s’agit uniquement d’économies liées à la réduction des coûts d’exploitation, principalement ceux des combustibles. Les coûts induits du changement climatique ne sont pas considérés ; ils sont estimés jusqu’à 1/5 du PIB global selon le rapport Stern si nous ne réduisons pas drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre en passant aux énergies renouvelables. De même, cela n’inclut pas la valeur ajoutée des millions d’emplois créés ou les effets bénéfiques sur la santé et sur le social, tels qu’une meilleure qualité de l’air et de bien-être. Mais nous devrons investir des capitaux significatifs avant de voir pointer ces bénéfices. De grosses sommes seront nécessaires pour installer à grande échelle des capacités de production à partir des renouvelables, pour moderniser les réseaux électriques, transformer les infrastructures de transport publiques et améliorer l’efficacité énergétique de nos bâtiments existants. Les dépenses globales d’investissement devront continuer à croître sur les 25 prochaines années à hauteur de 3,5 trillion € par an mais ne dépasseront pas les 2% du PIB global. Au même moment, les économies d’énergie et la réduction de la dépense moyenne d’exploitation en combustibles fossiles devraient commencer à baisser. Les économies devraient dépasser les coûts en 2040. Malheureusement, notre système financier actuel n’est pas adapté au long-terme. Les investisseurs attendent un retour sur investissement dans les deux ans. Le développement de nouvelles centrales ne peut être entièrement laissé au soin du marché aussi longtemps qu’il sera moins cher de construire une centrale au gaz ou au charbon qu’une ferme éolienne ou un parc photovoltaïque. Nous devons trouver de nouveaux modèles de financement. Tels que les partenariats public/privé avec risque partagé pour encourager les investissements de long-terme dans les renouvelables et dans l’efficacité énergétique. La législation et un cadre politique stable aideront aussi à stimuler les investissements : en Europe par exemple, les investisseurs restent circonspects quant à investir dans les éoliennes en mer tant que les pays continuent à se quereller pour savoir qui est responsable de l’ajout des infrastructures de réseaux qui en résultent. Les tarifs de rachat sont un facteur clé pour susciter un climat favorable aux énergies renouvelables. Dans ces mécanismes, le paiement est garanti aux foyers, compagnies, communautés ou autres organisations qui génèrent leur propre électricité à partir de renouvelables telles que le solaire photovoltaïque ou le vent. En garantissant un retour sur investissement, les tarifs de rachat ont prouvé leur efficacité quant à inciter à investir dans les renouvelables et aident à diminuer le prix de la génération d’électricité renouvelable. Ces tarifs opèrent maintenant dans plus de 50 pays, plus de 25 Etats américains et dans certaines régions d’Inde et de Chine.

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