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La particularité de la Corée du Nord

A la différence des situations à Taïwan ou en mer de Chine méridionale, les « bons offices diplomatiques » ne constituent pas une stratégie efficace vis-à-vis de la Corée du Nord. En fait, la médiation et les bons offices ont déjà été essayés par les États-Unis au cours des deux dernières décennies, avec peu de succès. Au lieu de cela, l’Europe devrait chercher à travailler en étroite collaboration avec le nouveau président sud-coréen Moon Jae-in pour réunir tous les acteurs concernés afin de renouveler le dialogue et d’aider à trouver des solutions viables. En effet, le président sud-coréen a été élu en partie grâce à sa promesse électorale de renouveler le dialogue avec la Corée du Nord. Tout d’abord, l’Union européenne devrait chercher à réunir les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud et le Japon pour lancer des négociations à huis clos sur les moyens de créer une future Corée unifiée et dénucléarisée. L’Europe devrait encourager cette initiative, tout en proposant un partage étendu des renseignements concernant le programme nucléaire de Pyongyang, ainsi qu’un dialogue plus large au sujet de la coordination politique et militaire. Elle pourrait aussi encourager Pékin à accentuer ses pressions commerciales sur la Corée du Nord, en renforçant les restrictions actuelles concernant le charbon. Enfin, l’Europe devrait s’appuyer sur son influence au sein des Nations unies, notamment au Conseil de sécurité, afin que soient mises en place des sanctions économiques plus sévères contre la Corée du Nord. La finalité serait de forcer Pyongyang à négocier pour éviter un isolement international total et un effondrement économique. L’Union européenne et ses États membres pourraient également recourir à des incitations telles qu’un renforcement des relations diplomatiques, voire un assouplissement de l’embargo économique, en fonction du niveau de coopération de la Corée du Nord.

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